Publié dans Société

Vente de seringues sous ordonnance médicale - Grogne des usagers !

Publié le vendredi, 12 mai 2023

« Les seringues me sont indispensables pour injecter du sérum physiologique à mon fils, ayant souvent le nez bouché à cause de la grippe ou d’autres problèmes respiratoires. Mais avec une ordonnance médicale exigée à chaque achat dans les pharmacies, je suis peinée. Devrais-je consulter son pédiatre et débourser 20 000 ariary pour prescrire une seringue à 200 ariary ? »,  se demande M.T., mère d’un petit garçon de 2 ans. « Je trouve qu’il s’agit d’une décision ridicule. Pourquoi ne pas juste résoudre le problème de prolifération des drogues depuis la racine, c’est-à-dire l’importation et la vente, au lieu d’interdire l’achat de seringues à la pharmacie ? », ajoute Florent R., fonctionnaire. Comme eux, la grogne des usagers monte d’un cran ces derniers jours, non seulement sur les réseaux sociaux mais aussi devant les pharmacies où bon nombre de clients ressortent les mains vides.

Questionnés à ce sujet, des pharmaciens restent catégoriques. « L’achat de seringues, comme d’autres matériels et consommables médicaux, devrait toujours se faire sous ordonnance médicale. Nous l’avons appliqué depuis longtemps, avec quelques exceptions pour certains clients qui oublient leurs ordonnances chez eux. Dans ce cas, nous exigeons qu’ils appellent leurs médecins traitants », informe un pharmacien à Anosy. « Je ne vois pas pourquoi faire toute une histoire alors qu’il s’agit juste d’un rappel, et non d’une nouvelle mesure. Prolifération de drogues ou pas, l’acquisition de médicaments et autres produits pharmaceutiques se fait sur ordonnance », rappelle un autre pharmacien d’Antanimena.

Pour d’autres, l’interdiction de la vente libre de seringues ne constitue point une solution. « Dans la plupart des cas, les utilisateurs de drogues par injection n’ont pas l’habitude d’acheter régulièrement des seringues neuves. Ils les utilisent plusieurs fois avant de les jeter, ce qui augmente les risques de contamination des maladies transmissibles », avance Harena R., sociologue. Malgré les grognes, certains félicitent la prise de cette décision de rappel, laquelle pourra contribuer à la lutte contre la toxicomanie. 

Pour sa part, la Circonscription régionale de la Gendarmerie d’Antananarivo interpelle les médecins et paramédicaux, notamment ceux dans les cabinets médicaux privés, à limiter la prescription médicale pour ceux en bonne santé mais qui veulent être malades en consommant de la drogue. « Le nombre des utilisateurs des drogues injectables diminuera si l’achat des seringues sera contrôlé de près... De notre côté, nous allons renforcer la chasse aux commerçants clandestins et aux gros poissons », conclut la Gendarmerie de la Capitale dans sa récente publication sur Facebook. Affaire à suivre !

 

P.R.

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Editorial

  • Et les taxis-bicyclettes ?
    Le conseil municipal de la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA) offre un cadre légal aux taxi-motos à Tanà-Ville. Après avoir agi dans l’illégalité pendant au moins quatre ans, les professionnels de transport sur « deux-roues » ont finalement obtenu gain de cause. Les mesures de confinement décrétées en raison de la pandémie de Covid 19 en 2020 donnaient naissance à un nouveau mode de transport de passagers et de bagages plus pratique. Les transports en commun, pénalisés par les codes de conduite sanitaires, devaient céder la place aux déplacements individuels. La mesure implacable de confinement empêchant de se déplacer physiquement et en groupe donne lieu aussi à un nouveau mode de commerce : la vente en ligne et livrée à domicile.

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